Le paradoxe ou le dilemme

Paradoxe : Il s’agit d’une affirmation, d’une opinion (ou de la conclusion d’une situation) d’apparence contradictoire ou contraire à l’intuition, mais qui (souvent après démonstration) ne peut être considérée comme fausse. Certaines démonstrations prouvent hors de tout doute que l’affirmation contre-intuitive est vraie, d’autres démontreront que l’affirmation n’est ni vraie ni fausse et qu’il en va de même pour l’affirmation intuitive. Ce sont les plus embêtants.

Dilemme : situation où l’on doit choisir entre deux possibilités comprenant toutes deux des avantages et des inconvénients. Souvent, la décision finale est dictée par une hiérarchisation de nos valeurs.


Si les dilemmes sont d’usage courant autant dans le langage que dans la littérature, les paradoxes sont moins courants (ou en tout cas, moins nommés pour ce qu’ils sont). Mais, ils sont tous deux très utiles pour organiser la structure d’une intrigue, pour donner de la profondeur au récit ou aux personnages et même pour faire évoluer ces trois éléments. Voici un aperçu des possibilités qu'offrent ces deux éléments.


Les paradoxes en actions :
1- créer des effets du destin (par exemple, selon la statistique, il y 0,508 chance (près de ½) que dans un groupe de 23 personnes deux d’entre elles aient la même la date d’anniversaire). C’est assez fréquent dans la réalité pour considérer cela comme un effet de réalisme plutôt qu’un stéréotype et, assez contre intuitif pour que les personnages croient à un signe du destin.
2- Mettre à l’épreuve les personnages (et par la bande, les lecteurs). S’ils arrivent à se démarquer de l’opinion reçue et à convaincre le lecteur du bien-fondé de leur affirmation. Le récit se marquera mieux dans l’esprit du lecteur et son intérêt pour la suite de l’histoire sera augmenté.
3- Créer des situations dont les personnages auront beaucoup de mal à se défaire (au moins du point de vue du lecteur)
4- Souligner le côté paradoxal de certains aspects de la vie. (Par exemple, un temple qui a complètement brûlé peut-il être reconstruit et considéré comme le vrai temple ? Et, s’il y a été réparé et rénové peu à peu jusqu’à ne reste que des matériaux de rénovation et aucun matériau original ? La réponse que les différents personnages donneront à cette énigme peut amener le récit dans diverses directions.)
5- Trouver des solutions qui s’éloignent des stéréotypes et des clichés habituels.


Les dilemmes en actions
1- Créer l’évènement déclencheur ou orienter la progression d’une intrigue.
2- Définir et étoffer la psychologie des personnages.
3- Créer des groupes de personnages qui s’affrontent en mettant en lumière les arguments de chacun en évitant la dichotomie du mal contre le bien, mais en restant plus réaliste sur les choix réels de leur situation.
4- Mettre en lumière des choix ou des conséquences moins connues.
5- Faire évoluer un personnage qui changera son point de vue sur un dilemme après que ses décisions l’aient amené à vivre diverses péripéties.
6- Créer un choix déchirant, autant pour les personnages que le lecteur. (Par exemple, sauver un ami ou poursuivre une quête et sauver une centaine d’inconnus ? Un n’est pas nécessairement meilleur que l’autre, mais le choix révélera un aspect important du personnage)


Explicites ou implicites, les dilemmes et les paradoxes sont le reflet de la façon dont, souvent, les évènements arrivent dans la vraie vie, alors autant ils augmentent le réalisme d’une histoire, autant ils peuvent l’enrichir en mettant les personnages à l’épreuve et en les obligeant à se révéler aux lecteurs.


Caroline

Commentaires