La logique interne

Pour être vraisemblable, une histoire doit s’élaborer autour d’une logique interne forte.

Mais qu’est-ce qu’est exactement la logique?

«La logique est l’analyse et l’évaluation des arguments. Un argument est une tentative d’avancer un point de vue en apportant des raisons pour les défendre. Les raisons sont les prémisses. Le point de vue que l’on défend est la conclusion. Un argument est la base d’une inférence qui mène des prémisses à la conclusion.* »

Dans une histoire ou un récit, les arguments sont les actions, les lignes de pensée des personnages, les évènements auxquels font face les personnages. L’intrigue principale et les sous-intrigues sont les démonstrations, les inférences qui mènent des prémisses à la conclusion.

Mais, la logique seule peut être insuffisante, pour qu’elle soit forte, il faut s’assurer de la qualité de nos arguments à l’aide des trois critères suivants.

1-La pertinence : Les prémisses doivent être liées directement ou indirectement à la conclusion. Pour déduire une information sur les pommes, des arguments sur les oranges sont inutiles à moins que la démonstration crée un lien entre les pommes et les oranges. Si ce lien permet de «transférer» les arguments des oranges aux pommes, la pertinence peut être rétablie. Si ce n’est pas le cas, il n’y a pas de pertinence.

2-L’acceptabilité : Celle-ci dépend de leur véracité, de leur probabilité ou de l’intérêt du lecteur à les accepter comme vrais ou probables. Ainsi, il est probable, pour un lecteur, que Merlin débarre une porte avec une formule magique, mais improbable, pour un lecteur, que Tintin fasse de même (sauf évidemment si Tintin dispose d’une astuce réaliste). Un argument faux, improbable ou incohérent peut décréditer tout un raisonnement.

3-La suffisance : La suffisance implique la quantité, la précision, la provenance, mais aussi le contexte. Un écolier de 10 ans aura besoin de moins d’arguments— et ceux-ci pourront être moins précis — qu’un physicien pour être convaincu d’une théorie scientifique qui sort de l’ordinaire.


Sans une édification sur des bases solides, sur des arguments pertinents, acceptables et en nombre suffisant, une histoire ne convaincra pas le lecteur de la réalité de ses conclusions (intermédiaires ou finales).

Caroline

Voir aussi:
La logique étroite
La logique linéaire
La logique large
Réalisme/Vraisemblance

*PICARD, Michael, Ceci n'est pas un livre, leçons de philosophie et jeux d'esprit, éd, Marabout, 2008, p.114.

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